Re Volution
En février 1979, le monde entier fut témoin de l’un des plus grands mouvements populistes que la terre n’ait jamais connus, la révolution iranienne. Première révolution religieuse de l’histoire moderne, elle secoua tout le Moyen-Orient et changea à tout jamais la région et la perception que nous en avons. Cette révolution s’incarna en une République islamique chiite et est le symbole même de l’émancipation de cette dernière dans un Moyen-Orient à majorité sunnite. À son apogée, la révolution islamique mit fin au règne de la dynastie Pahlavi (1925-1979) et porta l’ayatollah Khomeiny (1902-1989) au pouvoir. Son retour triomphal mettra un terme à un exil de plus de 14 ans et transformera à jamais le visage de l’Iran et du coup celui du Moyen-Orient. Cette révolution qui a su réunir le peuple iranien est caractérisée par une série d’événements qui remontent à plus de 50 ans avant son avènement. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l’Iran fut aux prises, comme la majeure partie des pays du Moyen-Orient, avec des intérêts étrangers envahissants. Outre le fait d’être submergée par les puissances occidentales, elle fut également confrontée à Rezâ Khân (1878-1944), un commandant des forces cosaques qui était avare de pouvoir1. Il a orchestré un coup d’État qui le propulsa au rang de ministre de la guerre et répéta ensuite l’exploit en renversant la dynastie Qâdjâr (1786-1925) puis s’empara du trône. Lors de son ascension au pouvoir, rares étaient ceux qui osaient critiquer le fait que le Rezâ Khân soit à la fois premier ministre, roi et magistrat2. Ceci dit, parmi cette opposition quasi inexistante du Majles (Parlement) se trouvait Mohammed Mossadegh (1882-1967). Futur Premier ministre du pays, il démontra beaucoup de réticence envers les politiques de la nouvelle dynastie ainsi qu’à la mainmise qu’exerçaient les Britanniques sur les ressources pétrolières du pays. Suite à l’abdication de Rezâ Shâh au début de la Seconde Guerre mondiale, son fils