Rebelle sur ordonnance : l’amérique intoxiquée
Ainsi, alors que l’on fête l’année 69, contestataire par essence, Woodstock est érigé en lieu de mémoire, métonymie idéalisée d’une décennie, mais on oublie qu’à son issue, trois de ses hérauts, Jimmy Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison sont à quelques semaines d’intervalle, morts d’overdose [2]. Deux ans plus tôt, le titre prophétique de Lou Reed “Heroin” devenait l’hymne ambigu de ceux pour qui la drogue est « la mort » mais aussi « la femme et la vie ». Cette consommation psychédélique d’une jeunesse majoritairement blanche n’est pas de même nature que la toxicomanie qui, fruit de la misère et de la violence sociale ravage depuis des décennies les populations les plus fragiles, la communauté noire en premier lieu et dont