Redefinition du progrès
1) Un vieux problème philosophique.
* Pour donner une définition "classique" du progrès nous dirons que ce terme désigne tout changement graduel de quelque chose allant vers une augmentation ou une amélioration. Autrement dit, le passage à une étape nécessairement supérieure. Il peut s'agir de l'acquisition de connaissances, de capacités, l'amélioration des moyens de production, des techniques. Aussi, l'apparition d'innovations telles que l'écriture, l'agriculture et la métallurgie ou encore l'évolution des mentalités, des pensées et de l'histoire.
* Selon cette définition standard, le progrès irait donc dans un seul sens, de façon graduelle et serait placé dans un processus d'accumulation des innovations et des capacités. Processus que l'on pourrait qualifier d'histoire uniforme et unisens.
* C'est à partir de cette base que la philosophie de l'histoire va fonder son raisonnement. Précédés par des philosophes de l'Antiquité comme Aristote ou Saint-Augustin, précurseurs de la philosophie de l'histoire, les philosophes du siècle des Lumières (18e) vont avancer l'idée d'une histoire uniforme des sociétés, procédant par étapes, lesquelles sont directement calquées sur le modèle de la vie d'un homme : enfance, jeunesse, vieillesse. Ainsi, Giambattista Vico, philosophe italien du 17e siècle, va mettre en place les premiers principes de cette théorie en expliquant que l'histoire de l'humanité serait cyclique et passerait d'un état de barbarie à un état de civilisation pour revenir à la barbarie passé ce stade. Sa théorie va influencer nombre de philosophes dont Jules Michelet, premier représentant de la philosophie de l'histoire en France.
* Au 19e siècle, la révolution industrielle et l'essor de la philosophie positiviste, représentée par Comte et voyant le progrès comme une amélioration quasi-mécanique des conditions humaines, tend à créer une sorte de culte du progrès dans les sociétés occidentales, le progrès