Reforme theresienne
Au XVI s. , se développe en Espagne un mouvement de « réforme » qui a pris naissance au siècle précédent principalement dans les milieux « franciscains ». Ce mouvement va faire tache d’huile sur toutes les couches de la chrétienté espagnole. Les franciscains adoptent un nouveau style de vie religieuse caractérisé par l’appellation de frères « Déchaux », ainsi appelés parce qu’ils marchent pieds nus. Leur volonté est d’imiter Ssaint François dans le « radicalisme » de sa pauvreté, de sa vie pénitente et de sa contemplation. La deuxième réalité issue du réformisme franciscain espagnol est un mouvement de spiritualité qui, tout en s’apparentant à ce que l’on a appelé la « dévotion moderne » venue des pays nordiques possède une forte note d’originalité ; c’est un mouvement qui insiste beaucoup sur la nécessité du « recueillement » et de l’oraison mentale, d’où le nom de « recueillis » (« recogidos ») donné à ses adeptes. Ce mouvement est d’abord considéré avec méfiance par les autorités ecclésiastiques qui redoutent — non sans quelque motif — les déviations de l’« illuminisme » et du subjectivisme.
De plus, à cette époque, les grandes découvertes et surtout la découverte de l’Amérique incitent les jeunes hommes a partir de chez eux à la conquête des « Indes occidentales » laissant les filles de bonnes familles sans maris
Les raisons de la Réforme
Un Carmel féminin avait été fondé en Avila vers la fin du XVe siècle. Doña Teresa de Ahumada, brillante et belle jeune fille de la noblesse castillane, y entre à l’âge de 20 ans en 1535. A cette époque, le monastère compte une soixantaine de religieuses. Puis leur nombre va augmenter selon une proportion vertigineuse en l’espace de quelques années, au point de tripler. Pourquoi cet accroissement ? La raison est simple : les filles des bonnes familles de la ville ne trouvent pas à se marier. Comme dit précédemment, les garçons partent en très grand nombre pour la conquête de ce que