Renard et corbeaux
(2) Sur un arbre perché. J. J. Rousseau veut exclure l'apologne de l'éducation des enfans. C'est par cette fable qu'il prétend justifier sa sévérité contre tout le genre ; pas une, selon lui, qui ne soit au-dessus de la portée du jeune âge. Qu'est-ce, dit-il, qu'un arbre. perché ! La Fontaine ne parle pas ainsi. Il dit : sur un arbre perché. «Oui; mais pour faire entendre l'inversion, il faut exposer ce que c'est que prose et qne vers. » Sans doute il a fallu commen cer par-là ; mais votre Emile sait lire peut-être. En est-il encore à ses premiers élémens ? ou vaudroit-il moins que le sauvage et l'homme de l'enfance du monde, pour qui la poésie ne fut point un langage inconnu ?
(3) Par l'odeur alléché. Attiré, comme bien des animaux le sont par l'odeur ou par la vue du lait. L'image s'en retrouve dans l'étymologie latine du mot allécher, allicere , que l'on auroit dû conserver dans la prose comme dans les vers. Pourquoi supposer , avec J. J. , que le Renard vienne de loin ? La scène se passe dans un bois ; le Renard ne peut-il avoir son terrier près de l'arbre où le Corbeau se trouve perché ?
(4) Lui tint à-peu-près ceLangage. Ne croiroit-on pas que La Fontaine a été témoin de l'aventure, qu'il a entendu la conversation, et qne son exactitude portée jusqu'au scrupule , ne craint que de ne pas rapporter avec assez de fidélité les paroles du Renard?
(5) Eh ! bonjour. Le ton familier suppose une connoissance déjà faite, par conséquent dispense des préliminaires. Monsieur du Corbeau., Votre Emile sait bien que la fable est le tableau de la société ; donc, qu'elle en doit