La rencontre 2.0

La discussion s’articule essentiellement autour de banalités. Des approches qui sont accessibles au premier débile venu à l’instar du fameux « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » dont la réponse nous avance pas outre-mesure quant à ladite personne, mais l’essentiel c’est de prétexter que l’on discute et que l’on est en train de faire connaissance. Après un échange dont la profondeur n’a d’égale que l’inconsistance des sujets de conversation, les deux personnes décident de se rencontrer. La rencontre s’effectue autour d’un prétexte dont le prix environne les 7/8 euros qu’il soit de type caféiné ou alcoolisé. La nana portée sur ses émotions et l’esthétique au-delà de tout trouble psychologique exacerbé dû à son passé va être très attentive à la beauté du mec, à ce qu’il pourrait dire au-delà de toute forme d’intelligence, c’est ce qu’elle nomme le « feeling ». Ce mot fourre-tout dont le sens est à géométrie variable en fonction de ce qui l’arrange. Dès lors, elle décide ou non de poursuivre les avances ou les tentatives plus ou moins calculés du mec, la fameusefumeuse séduction. Le mec suit ainsi une logique assez simple en somme : la baiser quitte à vendre du rêve.
Ainsi, après cette rencontre plus ou moins fructueuse : si cela se conclut par un oui, la nana est indéniablement considérée comme étant un bout de viande prompte à écarter les cuisses pour assouvir ses pulsions sexuelles et celle du mec en rut qui rentabilise ses efforts en termes de séduction, sinon la nana le nexte pour des raisons dont la diversité est à l’image de sa versatilité.
Ainsi se déroule 70 % des rencontres effectuées par le biais de sites de rencontre. Les lois de la consommation sont de mise. L’investissement en termes de relation est passé à la trappe. Pourquoi
« se prendre la tête » à reprendre contact avec une personne dont le premier contact s’est réduit à une trajectoire aussi lapidaire qu’inutile sinon sexuelle ?
Banalité – Baise – Next ou