Responsabilité et dévalorisation des personnes séropositives

Depuis l’apparition du « Syndrome Immuno Déficitaire Acquis » dans le début des années 1980, on rencontre des problèmes liés à la prévention des risques, mais aussi liés aux dangers d’une dramatisation excessive, aux réactions de rejet, d’exclusion et de stigmatisation des personnes contaminées par le virus. Cela constitue une violation des droits de l’homme et porte atteinte à une politique efficace de prévention. Il existe un lien entre la responsabilité attribuée à un individu et les attitudes exprimées à son égard.

Heider (1944 et 1958) explique que les individus iraient au-delà des données directement observables dans une situation pour l’expliquer, pour y adapter leurs comportements. L’attribution est la recherche par un individu des causes d’un évènement, la recherche d’une structure permanente. Il y a deux façons d’expliquer les différences observables : La causalité interne, de facteurs dispositionnels, due aux personnes en cause. La causalité externe, de facteurs situationnels, due à l’environnement.

Ross (1977) parle d’erreur fondamentale, il s’agit d’une « surestimation du poids de l’acteur comme facteur causal », d’une « exagération de la causalité personnelle des conduites ». Lorsqu’on explique des conduites, ou ce qui arrive à soi ou à autrui, on sousestime souvent les causes externes au profit des causes internes. Lerner (1980-1986) pense que les individus ont besoin de croire en l’hypothèse que le monde est juste et que les gens méritent ce qui leur arrive, en bien ou en mal. Donc une victime innocente ne sera pas considérée comme si innocente que cela et sa souffrance sera dévalorisée et méprisée par autrui.

Selon Beauvois (1984) la recherche de causes permet d’établir des responsabilités. Dans une même perspective, pour Hamilton (1980) le but des processus d’attribution ne serait pas tant de rechercher des explications que de juger de la responsabilité. Quand un individu