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27/01/09
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Etienne Bourgeois
Apprentissage, motivation et engagement en formation
EDUCATION PERMANENTE n° 136/1998-3
Q
u’est-ce qui peut pousser un adulte, à un moment donné de sa trajectoire, à s’engager dans cette entreprise singulière qu’est la formation ? Qu’est-ce qui peut le décider à entrer dans un processus dont il sait pertinemment qu’il risque de mettre à mal ses manières familières de voir le monde et d’agir ? Qu’est-ce qui peut le pousser à relever ce périlleux défi dont il mesure les coûts, sur les plans pratique, cognitif ou affectif ? C’est bien sûr la question de la motivation à se former qui est ici posée. Cette question peut être traitée à deux niveaux. Et tout d’abord à propos de l’engagement (ou de l’entrée) en formation. J’entends par là le processus qui conduit l’adulte, à un moment donné de sa vie, à prendre la décision d’entamer telle ou telle formation, c’est-à-dire, le plus souvent, à renoncer à d’autres options qui s’offrent à lui. La question de la motivation se pose ensuite à propos de l’engagement dans l’apprentissage proprement dit, c’est-à-dire ce processus qui conduit le sujet, une fois entré dans la formation et confronté à des situations spécifiques d’apprentissage, à accepter de mettre ses connaissances préalables au travail, et à relever le défi de leur transformation. Trop souvent cependant, les deux niveaux d’analyse que je viens d’évoquer sont considérés de façon disjointe par les chercheurs. Pour des raisons que l’on peut sans doute comprendre, l’engagement en formation a été traité essentiellement dans des contextes de formation d’adultes tandis que la motivation à apprendre a surtout été étudiée dans le contexte scolaire (ou académique). Or, un survol des travaux dans ces deux domaines peut faire rapidement apparaître de nombreux recoupements dans les modèles théoriques proposés. L’objectif de la présente contribution est de discuter une série de travaux