Rimbaud Les ponts
Introduction :
Villes et poésie font peau à la fin du 19e siècle et présentent les visages de la modernité. Ainsi, Rimbaud abandonne « la vieillerie poétique » dans Une saison en enfer en 1873 et compose Illuminations, recueil de quarante poèmes en prose. Chaque poème se présente comme une enluminure, comme une vision hallucinée dont Rimbaud dit « j'ai seul la clé de cette parole sauvage ». Illuminations contient trois poèmes liés à la ville : « Les ponts » est précédé par « Ouvriers » et il est suivi par « Villes », et est probablement inspiré des ponts de Londres.
Dans ce poème, Rimbaud brosse le tableau d'un paysage fluvial à la manière d'un impressionniste (mouvement pictural avec Claude Monet, Manet, Renoir, van Gogh, Gaugin)
Problématique : Comment le poème évolue-t-il d'un univers pictural à un univers musical ? Comment le paysage urbain fait-il naître un langage poétique nouveau ?
I - Un tableau impressionniste A – Un enchevêtrement complexe
-Dans ce poème, Rimbaud met sous les yeux du lecteur une description rappelant un autre art que la littérature. On peut donc dire qu’il s’agit d’une ecphrasis -champ lexical du dessin l.1 « un bizarre dessin de ponts » -adjectif « bizarre » à mettre en relation avec les enluminures -« ponts » à mettre en relation avec le titre du poème C’est une image multiple presque kaléidoscopique
-l.1 « Des ciels » : vocabulaire technique, désigne le fond du tableau -vocabulaire de la géométrie pour désigner les formes -l.1 « droit » ; l.2 « bombée » ; l.2 « angles » ; l.3 « figures » ; l.3 « circuits »
-plusieurs plans dans l’image avec pronoms et déterminants -« ceux-ci » ; « cela » ; « quelques uns » ; « d’autres » Donnent à l’image une certaine profondeur
La superposition des images est à l’opposé d’un tableau réaliste. Il s’agit pour Rimbaud de peindre une impression et même une