Rimbaud
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Tout d’abord j’ai choisi ce poème par l’omniprésence de la nature tout au long des deux quatrains et des deux tercets. En effet on peut relever un champ lexical propre à celle ci. On a affaire, ici, à une nature féerique, ceci étant l’une des principales fonctions du poète. De plus la forme de la poésie, ici un sonnet en alexandrins, respecte la fonction de celui ci. En effet les deux premiers quatrains jouent un rôle d’exposition et les deux tercets révèlent réellement la nature du poème, ici la mort. Celle ci étant omniprésente tout au long du poème, elle prend réellement son sens dans le deuxième tercet (dernier vers). Enfin la dernière raison de mon choix repose sur l’émotion. En effet le poète nous raconte ici une expérience forte, un moment historique, un soldat mort de ses blessures. C’est un fabuleux poème où l’émotion demeure au dessus de tout.
Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918)
Annie Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses