RIMBAUD
Jeunesse
Arthur Rimbaud est né à Charleville, le 20 octobre 1854. Son père, Frédéric Rimbaud, capitaine d'armée, en garnison à Mézières, a participé à la campagne d'Algérie, pour laquelle il est récompensé de la Légion d'honneur. À un concert donné place de la Musique à Charleville[1], il aurait remarqué Vitalie Cuif, une jeune paysanne de Roche, petite bourgade près d'Attigny et installée à Charleville. Marié très vite avec elle, il repartira avec sa garnison, ne revenant que quelques rares fois, le temps de lui faire un enfant quasi « annuel ». Après la naissance de cinq enfants (Frédéric, Arthur, Victorine (décédée à l'âge d'un mois), Vitalie et Isabelle), il abandonne sa famille.
Au départ du père, Vitalie emménage avec ses enfants dans un taudis, rue Bourbon, une des plus misérables rues de Charleville. Arthur a alors 7 ans.
Il évoque cette période dans ses poèmes :
« L'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil
Souffle dans le logis son haleine morose ! […]
Et là, c'est comme un lit sans plumes, sans chaleur,
Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur ;
Un nid que doit avoir glacé la bise amère… »
— Extrait de Les Étrennes des orphelins
Sa mère, figure rigide et soucieuse d'éducation et de respectabilité, interdit ainsi à ses enfants de jouer dans la rue avec les enfants d'ouvriers. Le dimanche, on voit passer la famille à la queue-leu-leu, la mère fermant la marche vers l'église. Mais, dans ce foyer, Vitalie veille aussi sur ses enfants, et, si violente – et si naturelle – qu'ait été la révolte d'Arthur plus tard, c'est vers elle qu'il reviendra toujours, ou plus précisément auprès de sa sœur cadette Isabelle.
Arthur poursuit ses études à l'institution Rossat, puis au collège, où sa scolarité exceptionnelle montre sa prodigieuse précocité : il