Risque acceptable
Le risque acceptable : opinion publique et idéologie
Peut-il, d'après le principe de précaution, exister des responsables non coupables ?
par Pierre Lecomte Membre de l'Académie nationale de l'air et de l'espace et Jean-Pierre Suety Substitut du procureur de la République près du Tribunal de grande instance de Mâcon.
L
On se rappellera, et cela aussi a été dit ce matin, que le risque est la combinaison d'un danger (aléa) et de mesures prises pour en neutraliser ou réduire les effets. Lors du colloque de 1997, une communication avait été pré-
sentée, tentant de définir les diverses approches possibles de ce concept de risque acceptable. Quatre approches avaient été identifiées : Le risque acceptable est celui contre lequel je ne puis rien (notamment les risques naturels).
es conférences de la matinée ont bien rappelé que le risque nul n'existe pas, quoiqu'on fasse ou qu'on ne fasse pas, car ne rien faire est aussi une décision. Il en résulte nécessairement, et c'est une conséquence inéluctable de la déclaration précédente, que certains risques sont admis, ou mieux tolérés par la société, volens, nolens, consciemment ou non, j'allais dire de gré ou de force. Mais quels sont donc ces risques acceptables, tolérables, admis de fait ou plus explicitement considérés comme admissibles ?
Veut-on réduire encore plus le risque ? Il faudrait alors supprimer tout habitat dans la zone de la faille de San Andreas et prendre des mesures analogues pour la ville de Nice. Ici, le tremblement de terre de Los Angeles en 1994.
Starr/Saba-Rea
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principe de précaution et préventio
le risque acceptable : opinion publique et idéologie
En fait, si l'on ne peut rien sur l'aléa lui-même, on n'est pas sans possibilité d'action sur les mesures pouvant en réduire les effets. Par exemple, des normes de construction particulières peuvent