Risques operationnel
Vivien BRUNEL
LE RISQUE OPERATIONNEL
1- INTRODUCTION
Le risque opérationnel est un concept mal défini ; dans le cas d’une institution financière, il est même défini par une non-définition : il se réfère aux pertes qui ne sont reliées ni au marché, ni au risque de crédit. Ces pertes sont dues par exemple à une panne du système informatique, un bug dans un logiciel, une erreur de jugement, une fraude, etc... Afin de mieux cerner cette notion, une typologie des risques opérationnels est nécessaire ; toutefois ceci est en dehors du cadre de cette étude.
Une question des plus importantes est la quantification du risque opérationnel. Par exemple la quantification de la perte espérée (Expected Loss EL) nécessite la connaissance de la loi de probabilité des dates de survenance d’une perte opérationnelle, ainsi que de la loi de l’amplitude de la perte elle- même. Cette démarche est délicate car une panne informatique n’a que peu de point commun en probabilité et en gravité avec la même panne il y a 10 ans.
Les pertes opérationnelles ont plusieurs caractéristiques : premièrement, elles surviennent à des dates aléatoires ; deuxièmement, il s’agit souvent de grosses pertes ; enfin, il est impossible de trouver les outils de couverture sur les marchés financiers. Ces pertes peuvent être vues comme des dommages subis par l’entreprise, et l’achat d’une protection contre ces pertes est perçu comme une opération d’assurance. Il est par exemple possible de s’assurer contre des pertes causées par une panne informatique. La problématique du risque opérationnel pour toute entité industrielle en général et les banques en particulier se rapporte donc à une problématique d’assurance. C’est pourquoi, nous allons nous placer dans le cadre théorique de l’assurance afin d’aborder efficacement le risque opérationnel.
La modélisation du processus de pertes opérationnelles repose sur les processus de Poisson composés ; il s’agit d’un processus de Poisson dont