Robinson crusoé littérature comparée
Le succès considérable remporté par Robinson Crusoé de Daniel Defoe en 1719 engendra une série d’innombrables imitations, réécritures, pastiches, parodies, pièce de théâtre, paraphrase ; dont celle de Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique et celle de John Maxwell Coetzee, Foe. Ceci constituant un véritable genre littéraire, celui de la « Robinsonnade », récit d’aventures loin de la civilisation où l’on utilise les seules ressources de la nature et mettant en scène un ou plusieurs personnages abandonnés à eux même sur une île déserte. L’île, bien entendu, y est un élément important. Lieu coupé du continent par la mer, éloigné de l’espace social, lieu de la nature par opposition à la culture dont se coupe le naufragé, l’île représente aisément l’asocial, voire l’inhumain. Robinson seul sur son île s’y installe en tant que maître. Cependant Jean -Michel Racault déclare qu’« il faut donc constater, malgré l’apparent succès de l’entreprise d’appropriation dont le système monarchique constitue l’ultime aboutissement, son caractère insatisfaisant, partiel, voire illusoire. Derrière l’île nommée, parcourue, mesurée, il y a pour reprendre la formule de Tournier, une « autre île » non maîtrisée, innommable, impensable. » Nous nous demanderons à partir de cela, dans quelle mesure peut on dire que malgré la détermination apparente de Robinson, à imposer sa domination , celui-ci et l’île demeurent sur un pied d’égalité, obligeant l’un à cohabiter avec l’autre. Pour pouvoir répondre à cette question, nous nous intéresserons tout d’abord à la conquête de l’île effectuée par Robinson, puis au procédé d’appropriation « insatisfaisant, partiel, voir illusoire » et enfin dans une dernière partie nous verrons l’île en elle-même et sa symbolique.
Bien que l’arrivée sur l’île soit différente d’une robinsonnade à une autre, elle est toujours soldée par une visite complète , certains comme, c’est le cas chez Tournier, lui