Ce poème qui présente pourtant des élément archaïques tel qu’une forme régulière, en effet il est composé de trois quintils d’octosyllabes à rimes croisées admet aussi des irrégularités dues aux nombreux enjambements comme les vers 1 et 2 qui ne forme à eux deux la proposition principal de la phrase, ou encore comme les vers 3 et 4 qui coupent une expression « deux bonnes heures », cela offre un fluidité au poème aidé par l’absence de ponctuations, qui fut une chose polémiqué à l’époque de la publication. Apollinaire a osé inscrire une préposition à la rime « de » (vers1) et le déterminant « deux » (vers 3) or ce sont des mots outils, on peut qualifier cela d’une provocation par rapport à la norme. On peut également noter une rupture au niveau des rimes dans les deux premières strophe, la règle de l’alternance des rimes féminines et masculines n’est pas appliqué. La première strophe apporte un parti prit pour les rimes féminines tandis que le deuxième contient majoritairement des rimes masculines.
Dans ce poème, Apollinaire déclenche l’imagination du lecteur. Le vers 6 « Mes doigts jetèrent des baisers » reste en suspend étant suivi du connecteur logique « Mais » dans le vers suivent « Mais le canal était désert ». Le lecteur commence seulement à s’imprégner de l’amour du poète qu’il tombe dans son désespoir ce qui renouvelle son imagination. Celle ci est rompue de nouveau en passant cette fois-ci du désespoir à l’amour « Le quai aussi et nul ne vit / Comment mes baisers retrouvèrent / Cette à qui j’ai donné ma vie » (vers 7 / 8 / 9), ici, le vide du désespoir « nul ne vit » et le plein de l’amour s’oppose « donné ma vie