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«Les ‘réfugiés environnementaux’ semblent incarner les premières victimes du réchauffement global. Les premiers cas de déplacements forcés liés au changement climatique ont d’ailleurs fait l’objet d’un large écho médiatique», explique François Gemenne. Ses pas l’ont conduit jusqu’aux îles Tuvalu, archipel polynésien de l’océan Pacifique, et à La Nouvelle-Orléans, grande ville des Etats-Unis ravagée en 2005 par un ouragan. Deux situations à la fois exemplaires et très différentes.
L’ouragan Katrina qui a frappé la côte du golfe du Mexique le 29 août 2005 fit près de 2000 victimes et des dégâts évalués à 85 milliards de dollars au moins. «La cause du désastre tient à la violence exceptionnelle de l’ouragan, mais également à la date qui a joué un rôle déterminant dans l’ampleur du sinistre, commente François Gemenne. Fin du mois d’août, les habitants n’avaient pas encore touché leur salaire». Plus d’un million de personnes ont quitté la ville sur les conseils des autorités, mais 60.000 individus, incapables d’évacuer par manque d’argent, ont subi de plein fouet les effets dévastateurs de la tempête.
«C’est donc principalement la population la plus défavorisée qui a souffert. A La Nouvelle-Orléans, si certains ont pris leur voiture pour se rendre chez des amis ou des parents à Houston et à Bâton Rouge, ceux qui sont restés dans la ville appartenaient, pour l’essentiel, aux couches sociales les plus défavorisées : Noirs, à faibles revenus, peu éduqués, habitant dans des quartiers très vulnérables à l’inondation».
La situation est très différente aux îles Tuvalu. Ce petit archipel corallien de neuf îles dans l’océan Pacifique Sud, au nord de Fidji, se caractérise par sa très petite taille (26 km2), et sa très faible élévation (4 m seulement au-dessus du niveau de la mer en son point culminant). «Conformément aux prévisions du GIEC, le niveau de l’océan monte,