résumer la doxa

880 mots 4 pages
Commencer à philosopher, c’est, de prime abord, mettre en question non pas seulement le contenu divers des opinions – celles-ci font apparaître si pratiquement leurs contradictions qu’elles se ruinent d’elles-mêmes – mais encore le statut d’une existence qui croit qu’opiner c’est savoir et qu’il suffit d’être certain pour prétendre à être vrai.
Car l’opinion – la doxa – tout l’exercice de la démocratie le prouve, ne se veut point telle : elle revendique la vérité, elle prétend savoir la réalité telle qu’elle est. En d’autres termes, elle est certaine de soi. Et lorsqu’elle se heurte à la certitude égale de l’autre, elle s’étonne, elle s’indigne et entre dans la discussion avec le sentiment que la contestation qu’on lui oppose est dérisoire, qu’elle en triomphera aisément. En fait, tout au long du débat, elle s’enferme sur elle-même et reste sourde à l’argumentation adverse. Le dialogue n’est qu’apparent : deux monologues parallèles se développent. Or, dans ces conditions, lorsque la discussion a pour but de définir une action commune, qui donc va trancher entre des interlocuteurs qui refusent de se comprendre ? Qui donc va décider lorsque, à l’Assemblée, deux orateurs défendent des points de vue diamétralement opposés ? La majorité ? Chacun de ceux qui participent à l’Ecclésia (1) est aussi dans l’état de certitude : il se rallie à l’une ou à l’autre thèse, à une troisième qui n’a point été exposée, il vote en fonction de son opinion, qu’il érige au rang de savoir et qui n’est, en réalité, que l’expression de son intérêt.
Précisément, parce que les intérêts et les passions sont en jeu et que personne ne peut sortir de la fascination qu’ils exercent, les décisions prises par la majorité, une majorité qui est essentiellement variable, n’ont point d’effets durables : la minorité s’active, complote soit pour inverser le rapport des forces à l’intérieur de l’Assemblée, soit pour détruire le régime populaire lui- même. Derrière le « libre jeu » des opinions; derrière

en relation

  • Suffisance, Acceptabilité et Pertinence
    501 mots | 3 pages
  • Guide personnages f minins Skyrim
    4841 mots | 20 pages
  • Société thermotech droit des affaires
    399 mots | 2 pages
  • Puis je ne pas étre moi ?
    751 mots | 4 pages
  • Une société hiérarchisée peut-elle être juste?
    769 mots | 4 pages
  • Réfutation de protagoras 161
    612 mots | 3 pages
  • La minorité active en psychologie sociale
    516 mots | 3 pages
  • etude
    2700 mots | 11 pages
  • MAXIMES D AUJOURD HUI Daniel Desbiens
    7986 mots | 32 pages
  • Cours
    607 mots | 3 pages
  • L'opinion et la vérité selon Platon
    1111 mots | 5 pages
  • Intervention de groupe
    4070 mots | 17 pages
  • Peut-on accepter la loi de la majorité si l'on refuse la loi du plus fort ?
    1953 mots | 8 pages
  • Word 2007
    670 mots | 3 pages
  • Employees in most organisations have to endure change on a regular basis. at the same time, it is accepted that people resist change? is resistance inevitable and if so, elucidate how can it most appropriately be handled?
    905 mots | 4 pages