Etude sur "Le Cercle des Représailles" de Kateb Yacine

Le « Cercle des Représailles » est une pièce à la fois réaliste et métaphorique qui nous transporte au sein d'une Algérie en pleine guerre, meurtrie, avec ses villes transformées en champs de ruines où gît un nombre incalculable de cadavres.
A travers ses personnages, Kateb Yacine nous montre que solidarité, amour et fraternité sont des valeurs qui demeurent en ces temps douloureux.
Lakhdar constitue la figure-même du jeune militant décidé à vaincre le système qui exploite et martyrise son peuple. Mustapha, Hassan et le Messager, ses compagnons, l'accompagnent dans la quête de son idéal. Quant à la mystérieuse et fragile Nedjma, image de l'identité nationale, elle représente le symbole de la « mère-patrie » et l'image maternelle. Sans oublier l'énigmatique vautour, cet « oiseau de malheur » qui pourrait bien être l'oiseau des ancêtres, celui qui s'est nourrit de toutes les dépouilles des martyrs tombées sous les balles...
Lakhdar, Nedjma et les autres font face à une réalité qui les dépassent mais qu'ils essaient malgré tout de comprendre et de rendre meilleure, à travers le militantisme, afin de faire évoluer la situation tout en restant fidèles à leur patrie.
La guerre d'Algérie a sur remettre beaucoup de choses en question sur les valeurs morales, les traditions et la religion.

Nous allons tout d'abord faire une mise au point sur son vécu et ce qui l'a amené à devenir écrivain.
Kateb Yacine est né le 6 août 1929 à Constantine, dans l'Est de l'Algérie. Son père est Oukil judiciaire et apôtre de la double culture, française et musulmane. Après avoir fait l'école coranique, Yacine entre au sein d'une école, puis d'un lycée français.
En 1945, alors qu'il n'est âgé que de 15 ans, il participe au péril de sa vie à la grande manifestation de Sétif des musulmans contre la situation inégale qu'on leur a imposé. Il a ainsi su honorer les couleurs nationales en se joignant au rang des