Réécriture à la manière de zola
A l’angle de la manufacture des Gobelins, lorsqu’on longe l’avenue des Gobelins en direction de la place d’Italie, on trouve la rue Croulebarbe, une petite et triste rue qui contraste fortement avec l’architecture impressionnante de la manufacture. Sur cinq-cents mètres sur son coté droit, un vilain mur de pierre noircie et couverte de lierre s’élève. De temps à autres, on entend le cri des corbeaux qui peuplent les arbres de la rue. Sur la gauche, une école où se traînent les uns à la suite des autres des adolescents abrutis par les ordinateurs et autres machines modernes qui sont seuls capables de donner un sens à leur existence.
Par les longs jours d’été, lorsqu’ un soleil qu’on n’aperçoit jamais chauffe les pavés sales et fait fondre le bitume des trottoirs, une lumière jaune se reflète dans les vitres des immeubles qui bordent la fin de la rue. Par les jours brefs d’hiver, une ignoble lumière brouillée et qui ne fait pas d’ombre oblige les gens à rester cloîtrés chez eux.
Dans les immeubles de la rue Croulebarbe, le plus grand est la tour Albert, une espèce d’assemblage de métal et de béton qui abrite plus de cent appartements qui sont autant de personnalités différentes qui se côtoient, ou ne se côtoient pas. Il y a quelques années, parmi elles, on pouvait trouver, au huitième étage de la tour, une vieille femme deux fois quadragénaire, des cheveux gras et gris, des yeux sombres mais vifs et profondément incrustés dans un visage sillé de rides où un long nez descendait jusqu’à des lèvres gercées, un menton pointu et un petit cou. La vieille femme avait un jour joué du piano et sans doute ce souvenir l’avait-elle marqué au plus au point puisque tous les après-midis elle s’asseyait devant ce clavier et jouait, ou du moins appuyait sur les touches en appréciant les sons qui sortaient de l’instrument, sentiment que peu d’autres personnes partageaient… Cette