Sahel
Depuis les sécheresses qui ont touché le Sahel des années 1960 aux années 1980, les aléas climatiques et leurs effets dans la zone en termes de famines, de conflits et de déplacements de populations ont fait l’objet de nombreuses études. Il ne saurait toutefois être question d’un simple rapport de cause à conséquence. Les défis environnementaux observés au Sahel reflètent, en effet, toute la complexité des interactions entre des populations vulnérables et un environnement fragile. La dimension transfrontalière des enjeux pourrait néanmoins susciter la coopération, en particulier dans le cadre de politiques d’adaptation au changement climatique, dont les effets sont déjà visibles dans cette région.
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L’expression consacrée de « catastrophe naturelle » est équivoque dans la mesure où elle occulte le caractère éminemment social et politique de celle-‐‑ci2. Un cyclone au milieu de l’océan ou une tempête de sable dans un désert inhabité ne sont pas qualifiés de catastrophes naturelles. La catastrophe naturelle ne se définit donc pas par son caractère « naturel » mais bien par ses effets sur la société. Ainsi, de même qu’un événement climatique extrême n’est pas nécessairement une catastrophe naturelle, on ne peut qualifier un environnement d’hostile sans avoir au préalable observé s’il met en péril les populations qui y résident ou juger de la vulnérabilité d’une société sans identifier les défis environnementaux auxquels elle doit faire face. La situation au Sahel illustre précisément cette réflexion. Le