Beat génération
Mouvement littéraire et culturel américain qui a regroupé durant les années 1950-1960 des jeunes, des écrivains, des artistes peintres de l'Action Painting et un poète-éditeur.
Le sens du mot beat est incertain : il peut signifier « battu », « vaincu » ou « battement » (par allusion au jazz), ou encore exprimer la « béatitude ».
On retrouve cette racine dans beatnik (nik, gars) ; beat peut s'employer seul comme adjectif. Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Gregory Corso, Lawrence Ferlinghetti, jeunes écrivains groupés à San Francisco en 1950, se baptisèrent eux-mêmes la Beat generation, la génération vaincue, la génération du tempo.
Pour comprendre ce mouvement et sa place dans l'avant-garde, il convient de rattacher sa révolte à une tradition libertaire et individualiste qui remonte au XIXe siècle américain, lorsque l'injustice de certaines lois, en contradiction avec l'idéal démocratique américain.
Cette double influence, européenne et américaine, explique l'ambivalence des rapports de la Beat generation avec son pays. D'une part, elle cherche à redécouvrir l'immense territoire américain, tel qu'il s'est offert aux premiers colons, à retourner aux sources de la liberté.
À bord d'une vieille voiture, souvent abandonnée à la fin du périple, ou en auto-stop, les poètes beatsillonnent les États, campant à l'écart des routes, couchant à la belle étoile. Jack Kerouac s'est fait le chantre de cette libre errance (Sur la route, 1957). D'autre part, cet amour du territoire américain s'accompagne de mépris pour le peuple qui a oublié sa liberté première, sacrifiée à l'argent et au confort. Le beatnik s'identifie parfois aux indigènes, et même aux faunes, décimées par les colons.
* Tendances bouddhistes
Cependant, la Beat generation ne s'est pas engagée politiquement. Son refus du mode de vie américain se manifeste par l'adoption d'un spiritualisme naïvement inspiré du bouddhisme. * Précurseurs des hippies
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