Satyre des médecins
Un autre aspect, qui nous conduit à la satire de notre peur de la mort, est la manière dont les médecins sont dépeints. La thématique des médecins apparaît déjà dans le théâtre français du Moyen Âge et se retrouve tout aussi bien dans les pièces de la commedia dell'arte que dans le théâtre français du XVIIe siècle. Molière reprend ce thème pour la première dans Le Médecin volant, une de ses premières farces à laquelle on n'accorde généralement pas une très grande importance. Dans Dom Juan ou le Festin de pierre (1665) les thèmes de la maladie, des médecins et de la médecine font à nouveau leur apparition. Il suffit ici que Sganarelle (qui n'est qu'un domestique) mette les habits d'un médecin pour passer pour un grand érudit et pour oser parler comme tel. Deux thématiques de premier plan voient le jour : celle du langage jargonesque attribué aux médecins et le motif que le vêtement suffit à faire le métier de son porteur.
Rire de la mort
Une des thématiques importantes du Malade imaginaire est le rire sur la mort. La mort ne cesse d'apparaître : Argan a peur de mourir, les amants Angélique et Cléante songent au suicide si jamais ils sont séparés, la plus jeune fille d'Argan fait semblant de mourir, pour échapper à la correction. Et, point d'orgue de l'action, Argan feint d'être mort afin de connaître les vrais sentiments de sa femme et de sa fille aînée.
Le Malade imaginaire est une des comédies les plus fameuses de Molière. C’est, en effet, en pleine représentation, que Molière dans le rôle d’Argan meurt sur scène. Il est vrai que cette mort de comédien a contribué à la renommée de la pièce, mais cette dernière est aussi la plus achevée des comédies-ballets du dramaturge.
Il faut rappeler que Molière est l’instigateur de ce genre qui n’aura pas de continuateur (il s’agit de mêler à la comédie, des parties chantées et dansées). Pour cela, il s’adjoint dans un premier temps la collaboration de Lully et de Beauchamp.