Etude détaillée de la scène 9 des Précieuses Ridicules

Les Précieuses ridicules, première comédie de Molière (1622 – 1673) dénoncent les excès de la bourgeoisie du XVIIème siècle. Cette pièce d’un acte met en scène Magdelon et Cathos, deux jeunes femmes installées à Paris, qui ont l'ambition de créer un salon précieux. Après avoir repoussé les avances de deux hommes, La Grange et Du Croisy, qui ne leur paraissaient pas « assez romanesques », elles reçoivent les visites d’imposteurs maladroits, bien qu’adeptes de la Préciosité, Mascarille et Jodelet, les valets de La Grange et Du Croisy, qui prennent plaisir à se faire passer pour des hommes mondains et cultivés auprès de deux apprenties précieuses. On assiste donc à une caricature, une dénonciation par le comique des comportements et abus des bourgeois de l’époque. Comment Molière fait-il la satire des excès de la Préciosité ? Pour commencer, nous verrons que cette satire réside à la fois dans l’extravagance du langage, en étudiant les différents procédés utilisés par l’auteur, puis deuxièmement dans la situation, avec l’absurdité de l’attitude des personnages.

I. La préciosité du langage
1. L’univers précieux
L’univers précieux se crée dans les salons et cercles mondains de la fin du XVIIème siècle. Le terme a une connotation péjorative, on l’attribue la plus souvent à des femmes de la bourgeoisie et qui en partagent, avec trop d’excès, le comportement et les valeurs. Les personnages de la scène étudiée, sans le vouloir, basculent dans cet excès, pour atteindre le ridicule. Molière utilise d'abord les mots courants du langage précieux, qui rendent la caricature plus adaptée. Ainsi, la courtoisie est représentée par le mot "galanterie"(l. 47). Portés sur les raffinements de la pensée ("bon goût", "bel esprit", (l.47) puis "beaux esprits" (l.66)), les précieux se retrouvent par des jeux de mots, grâce auxquels ils s'estiment ("ma chère", (l.18 et 34) "merveilleux" (l.53)). C'est donc par la recherche du