seconde guerre
La France expérimente ce type de réforme dans ses colonies, d'abord en Algérie où le Sénatus-consulte de 1865 accorde à tous les indigènes, sujets français musulmans ou juifs, la possibilité de devenir individuellement citoyens, à condition d'adopter le statut civil laïc de droit commun (pas de polygamie) et d'en accepter tous les devoirs (service militaire, impôts). Ensuite, toujours en Algérie, un pas de plus concerne les indigènes juifs. Ceux-ci, antérieurement traités en parias (Dhimmis) dans leur propre pays par la conquête musulmane, accueillent en 1830 les Français en libérateurs et adoptent d'emblée la langue et la culture française. C'est pourquoi, lorsque, en 1870, le décret Crémieux du gouvernement de Défense nationale attribue d'office la citoyenneté française aux indigènes juifs, « mais en supprimant leur statut civil religieux mosaïque », ceux-ci n'en ont pas moins bien accueilli la réforme et les devoirs nouveaux qui en découlent. Cela se vérifie largement sur les champs de bataille de 1914-1918 et de 1939-1945. Ce décret Crémieux est certes un premier acte de décolonisation, mais il demeure partiel. Il aurait fallu l'étendre ultérieurement aux musulmans, comme le réclament notamment plusieurs dirigeants juifs, tels que le professeur Henri Aboulker et le docteur Loufrani et surtout comme le revendiquent plusieurs grands patriotes musulmans comme l'Émir Khaled, descendant d'Abd El Kader en 1920 et Ferhat Abbas jusqu'en 1943. C'est pourquoi les milieux colonialistes n'ont de cesse de demander la suppression