La Shoah (hébreu : שואה, « catastrophe ») est l’extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers[1],[2] des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant laSeconde Guerre mondiale[3],[4]. Les Juifs, désignés par les nazis comme leurs ennemis irréductibles et assimilés à une race inférieure selon leur idéologie, furent affamés jusqu’à la mort dans les ghettos de Pologne et d’Union soviétique occupée ou assassinés par l’emploi des méthodes suivantes : fusillades massives des Einsatzgruppen sur le front de l’Est — connues sous l'appellation « Shoah par balles » — ; travail forcé et sous-alimentation dans les camps de concentration ; gazage dans les « camions à gaz » ou dans les chambres à gaz des camps d’extermination. Dans ce dernier cas, le nombre de victimes en un lieu donné devenant très élevé, les corps étaient privés de sépulture par l'usage intensif de fours crématoires et la dispersion des cendres. Cette partie de la Shoah en fait le seulgénocide industrialisé de l'histoire.L’horreur de ce « crime de masse »[5] a conduit, après-guerre, à l’élaboration des notions juridiques de « crime contre l’humanité » et de « génocide »[6]. Ces crimes ont été jugés imprescriptibles par la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, adoptée par les Nations unies en 1968[7] et ces notions ont été utilisées postérieurement dans d'autres contextes (génocide arménien,génocide des Tutsi, etc.) Le droit international humanitaire a également été enrichi avec l’adoption des Conventions de Genève de 1949, qui protègent la population civile en temps de guerre, les précédentes conventions de Genève (de 1929), en vigueur durant la Seconde Guerre mondiale, concernaient uniquement les combattants blessés, malades ou faits prisonniers.L'extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale se distingue par son caractère industriel, bureaucratique et systématique qui la