Analyse linéaire du Poème liminaire : « Si c'est un homme » « Vous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons, Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis, Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, Qui ne connaît pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain, Qui meurt pour un oui pour un non. Considérez si c'est une femme Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux Et jusqu'à la force de se souvenir, Les yeux vides et le sein froid …afficher plus de contenu…

(table mise, quiétude), d’un monde doux et paisibleMais aussi domestique, matériel (maison, table mise)Ces autres sont donc doublement gâtés par l’existence : le confort matériel et des émotions apaisées et douces L’auteur fait aussi allusion aussi à une forme de normalité : « le soir en rentrant » : ces hommes sont hors de leur maison la journée, ils travaillent normalement, dans un univers extérieur et intérieur normal Et dans un confort journalier, quotidien, assez répétitif.Un premier basculement vient avec le verbe « considérez » : pensez, réfléchissez Ce basculement se marque par la présence de l’impératif Pour l’instant, c’est un impératif apaisé, invitation à …afficher plus de contenu…

« Se bat pour un quignon » renvoie au 4ème vers, où l’on voit la table mise et les visages amis Le contraste s’accentue et devient absolu : L’homme des camps est obligé de mener une lutte non pas pour le plaisir d’un repas, mais pour une survie animale d’une pitance pauvre.« Se battre / meurt » : la violence continue avec des verbes brutaux.« Meurt », contraste aussi avec « vivez » du débutEt pourquoi meurt-il ? Il meurt pour rien, pour l’absurde Celui qui vit dans le camp est donc celui dont la vie est suspendu à l’absurdité d’une décision arbitraire et absurde prise par quelqu’un