Sila Parole Sur La Dune
Le poète se place d’abord en tant qu’observateur de la nature, ce qui se note à travers le recours aux sens telles que la vue avec le verbe voir « Ne verrai-je plus rien de tout ce que j’aimais ? » au début de la deuxième strophe ; le toucher avec le verbe « toucher » dans le vers « Et que je te sens froide en te touchant, ô mort » ; l’ouïe avec le verbe écouter dans le vers « écoutant gémir le vent amer » au début de la dernière strophe. Le vers : « écoutant gémir le vent amer » définit aussi une personnification du vent. On peut également considérer qu’il s’agit d’une hypallage c’est-à-dire que ce vers peut aussi renvoyer à une plainte du poète ; les sentiments du poète se verraient ainsi reflétés dans la nature, ce qui constitue une forme de lyrisme : la création d’un lien entre l’état psychologique du poète et la manière dont il perçoit la nature. Cette utilisation de la nature comme reflet des sentiments du poète est d’ailleurs un procédé très fréquent chez les écrivains romantiques dont Victor Hugo était le chef de file.
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[Transition ?] L’expression du désespoir du poète se manifeste en premier lieu par le constat de son déclin, sa chute vers le néant s’effectuant tout d’abord par un jeu polysémique sur le mot « tombe », présent dans le groupe verbal « le soir tombe » et dans le groupe nominal « la tombe », la rime en « -ombe » accentuant l’idée de chute. L’idée de néant s’exprime d’autre part par la métaphore de la mort intérieure qui anéantit le poète : « le soir tombe ». L’indéfini « tout », en