Six Personnages en quête d’auteur, Luigi Pirandello

« Pour moi une mise en scène, c’est toujours un dialogue imaginaire avec un auteur. » déclare Stéphane Braunschweig dans une interview en juin 2012. Dialogue qu’il entretient donc avec Luigi Pirandello, auteur de Six personnages en quête d’auteur, en mettant en scène cette œuvre afin de lui demander pourquoi l’auteur a refusé « d’écrire » les personnages. Après le Festival d’Avignon quelques mois plus tôt, la pièce est jouée du 5 septembre au 7 octobre 2012 au théâtre national de la Colline dans une salle comble et d’avis mitigé. L’étude de cette représentation demande, dans une première partie, un résumé de la pièce et les réponses théâtrales qu’elle apporte à ce texte. Un second paragraphe fera état d’un avis personnel développé.

Une famille de personnages interrompt la répétition d’une troupe de comédiens en crise. Elle dit avoir été abandonnée par son auteur et en cherche un autre qui veuille bien écrire son histoire. Plus précisément, deux d’entre eux veulent à tout prix exister et clamer leur drame tandis que deux autres souhaitent le cacher à tout pris. Les enfants ne prononcent pas un mot : on apprend à la fin qu’ils sont morts. On peut ainsi parler de métathéâtre, théâtre qui parle lui-même du théâtre, et distinguer plusieurs univers de fiction, les uns dans les autres ou au contraire séparés. Ils sont au nombre de deux ou trois, selon le choix du spectateur. En effet, on ne constate au début que le monde des comédiens qui s’élargit en interludes pour représenter des rêves des acteurs à partir de l’histoire des personnages. Ces interludes sont propre à la mise en scène de Brauschweig puisqu’ils montrent les pensées du créateur des personnages et les discutions qu’il a avec eux. Puis, c’est là que l’avis du spectateur intervient, l’arrivée des personnages peut, ou non, créer un second univers de fiction. Tout dépend de s’il considère les personnages comme « réels