Smp: causes et enjeux
JESUSAFIYYAY
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, un premier abandon du modèle clausewitzien de la guerre fût amorcé suite à la création de l’Organisation des Nations-Unies dont le préambule de la Charte rendait quasi « illégal » le recours à la guerre. La fin des trente glorieuses s’accompagnant de fortes restrictions budgétaires, les grandes puissances se voient contraintes, malgré une détente fragile entre l’Est et l’Ouest, à compenser la démobilisation entamée dans les effectifs par la professionnalisation des armées, avec comme objectif la rationalisation des dépenses de la défense. Or, vers la fin du XX° siècle, alors même que le droit des conflits armés commence à s’affirmer sur la scène internationale, plusieurs armées occidentales ont de plus en plus recours à des sociétés militaires privées, employant des contractors civils, pour remplir tout ou partie des tâches traditionnellement confiées aux armées régulières. Cette sous-traitance, qui semble avoir tenté même certaines organisations, dont l’ONU, consacre la coopération, voire l’interférence, entre acteurs civils et militaires comme trait caractérisant les nouveaux types de missions confiées aux armées, en particulier celles de soutien à la paix impliquant pacification, désarmement et rétablissement des structures administratives. Ce constat invite à réfléchir sur les motivations à l’origine de cette tendance à la privatisation de la guerre de même qu’il impose de peser ses enjeux pour l’avenir du monde.
Favorisée par la disposition des Etats à tout externaliser et leur quête de liberté d’action politique dans un environnement stratégique instable, la privatisation de la guerre présente, certes, des avantages géopolitiques, techniques et opérationnels mais, elle risque par ses contours juridiques flous de porter atteinte autant à la résilience des armées qu’à la souveraineté des Etats.
A la lumière des causes ayant favorisé la tendance à la privatisation de la