Introduction La musique relève du domaine de l’irrationnel, c'est-à-dire de ce que l’on ne saurait expliquer à l’aide d’un raisonnement logique. Dans le domaine musical, le signifié est immanent au signifiant comme l’a justement exprimé Boris Schloezer, selon qui « la musique n’a pas de sens mais est un sens ». Si l’on recherche la définition de la musique dans un dictionnaire, le principal mot-clé que l’on y trouvera est celui d’« art ». Art qui permet à l'homme de s'exprimer par l'intermédiaire des sons, nous dit le Larousse ; Art de combiner les sons en suivant certaines règles, nous dit le Petit Robert ; Ou encore, art d'utiliser des sons pour transmettre des émotions, nous informe le moteur de recherche Google. Elle est donc à la fois une création (une œuvre d'art), une représentation et aussi un mode de communication. C’est dans ce dernier aspect que nous offre la musique que l’approche sociologique semble la plus pertinente. En effet, la musique ne prend tout son sens que dans son rapport avec autrui. Et c’est là toute la subtilité que décèle l’alliance de la sociologie à la musicologie. L’artiste n’existe pas sans la société. En aucun cas ne peut-il vivre en autarcie et être parfaitement autonome. La reconnaissance de la collectivité est essentielle à la subsistance de l’artiste musicien. Aude Locatelli dans le préambule de l’ouvrage Réflexions sur la socialité de la musique écrit : « Aussi, peut-on dire de cet art qu’il constitue toujours – métaphoriquement cela s’entend – un jeu de société […]. Or, le créateur solitaire intérprétant ses propres compositions et étant son seul auditoire n’échappe pas lui-même au lien d’appartenance sociale : même lorsqu’il cherche à fuir la société, l’artiste musicien – tel l’Orphée-Roi de Victor Segalen – est pour ainsi dire fatalement rattrapé par elle ». Par conséquant, la musique s’inscrit fondamentalement et nécessairement dans le domaine du social. Le fait musical est à bien des égards un « fait social total », au