Socrate
Je suis toujours prodigieusement étonnée que l'on t'attribue ce texte, toi le modeste et génial sage, réputé pour sa patience et sa recherche de la justice et de la vérité.
Où alors serait-ce comme en filigrane la dénonciation d'un monde décadent . ?
N'aurais-tu donc pas osé écrire :Les adultes d'aujourd'hui.
Aiment paraître.
Ils sont imbus d'eux-mêmes,
Méprisent la justice,
N'ont aucun respect pour leurs cadets
Et manipulent au lieu de donner l'exemple.
Ils n'ont plus guère de courtoisie vis-à-vis de leurs semblables.
Ils contredisent ce qui ne vient pas d'eux,
Plastronnent en société,
Se hâtent de décider brutalement
Et à court terme,
Se frottent les mains
Et tyrannisent autrui.
Mais Socrate, toi l'initiateur de la maïeutique, du fameux "Connais-toi toi-même", du superbe "je sais que je ne sais rien", comment t'imaginer juge définitif et fanatique de la jeunesse, ou même d'une société. ?
D'ailleurs, après tout, l'idéal que tu avais à transmettre, tu l'as payé avec ta vie plutôt qu'avec une plume ou des mots.
C'est ce qu'on m'a appris quand j'étais potache.
C'est sans doute la raison pour laquelle ton nom a traversé les âges, même si nous ne nous souvenons plus guère pourquoi, un soir de mars, en 399 avant Jésus Christ, tu fus condamné à boire la ciguë.
L'accusation était : " Ne respecte pas les Dieux et corrompt la Jeunesse."
Qui de toi ou de tes contemporains, étaient les sophistes ou les pharisiens ?...
Mais comment sans tuer un idéal humain, t'imaginer autrement que juste, bon et sage ?
Peut-on condamner la jeunesse sans se condamner soi-même ?
Socrate, étais-tu le sage d'entre les sages ?
"En effet.je sais que je ne sais rien."
Socrate pour cette ultime et grave leçon d'ironie, merci.
En répondant ainsi à travers les siècles, à l'homme Socrate, en reprenant son exposé j'ai dû vraiment réfléchir, non seulement à ce qu'il voulait signifier mais aussi à ce qu'il était. Cela m'a permis de réaliser