« Sommes-nous aliénés par notre conscience morale ? »

Notre conscience morale influence – et c’est heureux – notre existence. Elle représente donc un certain lien pour nous. Mais du lien à l’aliénation, il y a une grande marge car l’aliénation est souvent comprise comme absence totale de liberté, voire comme folie.

Il s’agit donc pour nous de reconnaître dans un premier temps que notre conscience morale nous lie et qu’elle nous lie au bien, dans un second temps nous envisagerons les cas où le poids de notre conscience morale exerce une telle influence sur nous que l’on peut la qualifier d’aliénante. Enfin nous examinerons le rapport entre liberté personnelle et conscience morale, rapport qui nous permet de nous approprier le contenu souhaité de notre conscience morale.

I. NOTRE CONSCIENCE MORALE NOUS LIE A AUTRUI ET LIMITE NOTRE AGIR

1) La morale, c’est ce que nous recevons d’autrui, de la société, comme source et repère pour agir bien. Ce bien n’est pas celui que nous avons choisi, c’est autrui qui en fixe les règles.

2) Notre conscience morale est alors en possible opposition avec nos désirs et nos passions, ce qui limite notre agir.

II. UNE OPPOSITION A NOTRE LIBERTE QUI PEUT DEVENIR ALIENANTE

1) Avec Freud, le « surmoi » - que nous pouvons ici assimiler à conscience morale – agit comme un « rabat joie » qui nous lie et nous empêche de nous comporter comme bon nous semble. Il a parfois tant de poids pour tel ou tel qu’il écrase le « moi » et ne laisse plus s’exprimer le « ça ». Il faut cependant admettre que si le conflit entre le « ça » et le « surmoi » existe chez chacun, il n’est aliénant que si le conflit est d’une telle force que cela devient pathologique.

2) Mais l’aliénation ne nous pousse-t-elle pas vers un bien ? Ce ne serait alors que rarement être un mal !

III. LIBERTE PERSONNELLE ET CONSCIENCE MORALE : UN LIEN BENEFIQUE

1) Si dans notre conscience morale, autrui est bien source extérieure à nous-mêmes, nos forgeons