Sommes nous déterminés a être ce que nous sommes ?
Dans un univers déterminé, où tout ce qui se produit est l’effet de causes et où les phénomènes sont liés entre eux par des relations nécessaires formulables par des lois, la liberté paraît insignifiante. Il semble donc logique de penser que chaque individu, évoluant dans cet univers, est, lui aussi, déterminé.
On peut toutefois supposer que l’homme n’est pas dans le monde comme une chose parmi les choses ni même comme un vivant parmi les vivants.
En quelle mesure, l’homme échapperait-il au déterminisme ? Parce que c’est un être doué de conscience et de volonté dira-t-on. Mais cela suffit-il pour le faire déroger aux lois ordinaires de la nature et à l’enchaînement nécessaire des causes et des effets ? Peut-on alors concevoir la liberté humaine sans faire déroger l’homme à l’ordre déterministe de la nature ?
C’est donc sur fond de la question plus générale concernant la situation de l’homme dans le monde qu’il convient de se poser celle de notre sujet : sommes nous déterminés à être ce que nous sommes ?
Dans le langage courant, la liberté renvoie au pouvoir que possède tout homme de n’obéir qu’à lui-même, qu’à sa propre volonté, et d’agir uniquement en fonction de ses désirs, indépendamment de toute contrainte ou de toute pression extérieure.
Tout homme se sent donc spontanément libre, tout simplement parce qu’il se croit capable de faire des choix de petite ou de grande importance, de prendre des décisions, de petite ou de grande ampleur.
Autrement dit, tout homme, lorsqu’il porte un regard réflexif sur lui-même, se juge spontanément libre, c’est-à-dire en mesure d’agir simplement en fonction de sa volonté.
La plupart des philosophes qui se sont prononcés en faveur de la liberté humaine, en faveur de l’existence du libre arbitre, ont accordé une grande valeur à l’expérience intime, immédiate que nous aurions, selon eux, de notre liberté : « La liberté de notre volonté, écrit Descartes (Principes