Sonnets pour hélène, te regardant assise - ronsard
Ronsard
Introduction: Ce poème figure dans le recueil des Sonnets pour Hélène, oeuvre de la maturité du poète. Fille d'honneur de la renne Catherine de Médicis, aussi remarquable par son esprit que par sa beauté, Hélène de Surgères avait perdu son fiancé dans la guerre civile et demeurait inconsolable. La reine invita Ronsard à l'immortaliser. Peu à peu, malgré leur différence d'âge et la réserve de la jeune fille, il se prit de l'aimer sincèrement, mais son retour. Ronsard dans le recueil continue à célébrer la beauté féminine comme dans Les Amours de Cassandre ou Les Amours de Marie, mais la légèreté et l'aimable familiarité font place à la mélancolie. C'est bien sous le signe de la mélancolie que Ronsard place sa rencontre avec Hélène, décrite ici. Le poète est d'abord ébloui par le tableau harmonieux des deux femmes (v.1 à 6), puis l'atmosphère s'assombrit lorsqu'il s'attarde sur la solitude et le dédain d'Hélène (v.7 à 12). Il exprime enfin son trouble dans le distique final. Le poème met en oeuvre de nombreux contrastes au niveau lexical, rythmique qui correspondent à un changement progressif de la tonalité. J'ai choisie d'expliquer le texte de façon linéaire.
1er Quatrain: Le 1er quatrain met l'accent sur la ressemblance des deux femmes. Le poète les associe dans des comparaisons: elles sont toutes 2 lumineuses ("une aurore", "un soleil") et sont le comparé d'une même métaphore filée: "Je pensai voir deux fleurs... croissantes en beauté..." De nombreux termes soulignent cette identité des cousines: "même", "pareille", "voisine". Elles sont mises en parallèle dès le vers 1: "Te" (Hélène) ouvre le vers et "cousine" le ferme. Le vers 2 reprend en chiasme ce parallèle: "Belle... et toi...". Ce premier quatrain est harmonieux grâce aux rythmes et aux sonorités. Le rythme binaire (v.1, 2, 3) crée un balancement. Les sonorités se font écho: "assise" et "cousine" / "même" et