Sortir de la faim en afrique
Birahim GUEYE, Enseigant-Chercheur IAE de Lille
Président de l’Association pour la Valorisation des Initiatives de la Diaspora Africaine
Les colonisateurs ont substitué l’agriculture vivrière à l’agriculture de rente en Afrique. Ce système a été maintenu après les indépendances, dans un premier temps pour assurer « l’intégration » de cette partie du monde au commerce international, et plus tard pour « payer la dette extérieure ».
Pour se nourrir, les états africains importent les céréales qui sont moins coûteuses que les produits locaux. Le contexte mondial actuel a occasionné la flambée des prix des céréales alors que les pays africains n’ont prévu aucune mesure pour y faire face. Devant l’impuissance des états, ce sont les « émeutes de la faim » qui se développent dans beaucoup de pays du continent. Mais quelles sont les véritables causes de cette situation ? Comment sortir de la faim en Afrique ? Nous tentons de répondre tour à tour à ces questions.
Les signes de la faim apparaissent au grand jour dans le monde. Mais ce n’est pas nouveau. Les médias occidentaux montrent souvent des enfants africains sous alimentés dans des zones de conflits. Ces zones n’ont pas le monopole de la sous alimentation. Le Sénégal n’est pas une zone de crise armée[1]. Là-bas aussi les enfants meurent de faim. Les structures sanitaires reçoivent à longueur de journée des parents conduisant leurs enfants atteints de malnutrition. Le Sénégal, comme beaucoup de pays du continent africain, importe ce que sa population mange et exporte sa production agricole.
En effet, depuis la colonisation, les pays africains réalisent une agriculture de rente (coton, arachide, cacao, café, etc.). Le riz, le blé, et les autres céréales consommées (riz, blé, mil, etc.) par les populations sont importées des zones où les coûts de production sont les plus bas (principalement l’Asie pour le riz, l’Europe et l’Amérique). Il faut parcourir des milliers de