Spéculation
L’Amérique latine, un laboratoire ?»
Paris, 7-8 juin 2000
Colloque organisé par le GREITD,
l’IRD et les Universités de Paris I-IEDES, Paris 8 et Paris 13
Session I : Mondialisation marchande et financière.
Session I-2 : Mondialisation et souveraineté monétaire
LIBERALISATION FINANCIERE, SPECULATION
ET CRISES BANCAIRES
Luis MIOTTI et Dominique PLIHON
Introduction
La montée de l’instabilité financière est l’un des faits marquants de la période récente. Les crises bancaires sont la forme la plus spectaculaire de cette instabilité. Les données disponibles sont éloquentes : les deux tiers des pays membres du F.M.I. ont été frappés par des crises bancaires graves qui ont entraîné des pertes cumulées supérieures à 250 milliards de dollars (Honohan, 1997) ; par ailleurs, plus de 130 pays, ce qui représente les trois quarts des pays membres du FMI, ont connu des dysfonctionnements bancaires significatifs (Lindgren, Garcia, Saal, 1996). Les pays émergents &d’Amérique Latine et d’Asie ont été particulièrement touchés par ces crises bancaires dont le coût a souvent été considérable. Ainsi, la charge à long terme pour le contribuable du sauvetage des banques mexicaines, à la suite la crise du peso de 1994-95, a été estimée à 15% du PIB. Au Venezuela, le coût de la crise bancaire a été également estimé à 15% du PIB. Par comparaison, le coût de la crise des Caisses d’épargne américaines à la fin des années 1980 a représenté 3.5% du PIB, et de 5 à 7% du PIB dans les pays scandinaves lors des crises bancaires de 1991-92.
Ces dernières années, d’importantes avancées dans la compréhension de ces crises ont été réalisées grâce à des travaux empiriques très documentés, dont certains ont été effectués par des économistes du F.M.I. Ces travaux montrent en particulier l’existence d’une relation entre les crises bancaires et financières et les politiques de libéralisation financière,