Steiner
Steiner , d'entrée, annonce la couleur en insistant sur le caractère oublié de l'Oeuvre . L'Oeuvre recouvre tout acte de création artistique. Il détaille la place qu'a tenu l'Oeuvre à travers l'Histoire du et le traitement qu'elle a subit et subit encore.
Cet objet et c'est l'argument central de l'essai , je crois, par essence, est avant tout une expérience métaphysique, une transcendance similaire au lien divin d'antan. Une rencontre du Je ou des Je avec l'altérité du monde et notre altérité.
L'oeuvre étouffée par la glose
-> Steiner s'attaque d'abord à ce que j'appelle la pléthore du commentaire, qui caractérise chaque oeuvre artistique. Aujourd'hui, le langage autour de l'Oeuvre dépasse en importance le thème de départ. « Le commentaire est notre drogue » Discours universitaire omniprésent et normatif qui arrive à influencer l'artiste lui-même. La valeur de l'oeuvre est fonction de son potentiel d'interprétation. Nous reculons devant les exigences qu'implique le mystère de l'acte de création comme devant la conscience de notre humanité.( similitude à la Vienne de 1900 où la profusion de propositions de sens , le Kitsch trahissaient le mal-être d'une société qui refusait d'embrasser son humanité et accepter le silence et le vide.) Ce nouvel opium acédemique atteint son acmé dans la naissance des dites théories esthétiques ( littéraires) . Steiner revient sur le terme théorique et interroge sa validité dans le domaine artistique. Il insiste sur la nécessaire liaison réciproque entre hypothèse et réalité. Comment l'art et la poétique pourraient connaître une expérimentation validante ? Les théories scientifiques peuvent se contredire les unes les autres ? Quant est-il des théories littéraires ? Steiner ouvre une parenthèse sur l'exégèse et les commentaires sacrés qui ont, pour but , avant tout, de préserver le sens des textes sacrés des réinterprétations et des commentaires pour éviter une possible relativisation