Des Majors tournés vers le numérique Il est aujourd’hui clair que le marché physique de la musique n’atteindra plus jamais son niveau des années 60 à 90, condamné à régresser jusqu’à une disparition qui n’est pas totalement exclue selon les plus pessimistes, même si elle n’est pas pour tout de suite. Les Majors, après un réveil brutal et un peu tardif, ont désormais pleinement conscience de l’importance du phénomène numérique. Dos au mur, c’est vers ce marché, vaste, complexe, difficilement contrôlable mais néanmoins vital qu’elles doivent se tourner.
Téléchargement légal : le leader Apple Différents éléments montrent cette prise de conscience progressive, à commencer par les accords obtenus en 2003 avec Apple, créatrice de l’iTunes Store, figure ultra dominante depuis sa création sur le marché du téléchargement numérique légal. Forte de sa position et de sa clientèle immense, la société à la pomme réclamait 30% des revenus de chacune de ses ventes aux majors, ayant-droit principaux, ce qu’elles acceptèrent. En effet le système du téléchargement à l’acte proposé par l’iTunes Store (il faut débourser en moyenne 0,99€ pour un titre et 9,99€ pour un album sur le site, directement accessible depuis iTunes ou n’importe quel produit Apple) se révèle rentable, simple, et extrêmement efficace. Le marché du téléchargement légal était en septembre 2012 de 50 millions d’euros.
Plateformes de streaming légales Youtube, le site de vidéos en streaming de Google, contient la quasi-totalité des clips musicaux, et donc des morceaux. Son nombre d’utilisateurs est pharaonique (800 millions, pour 3 milliards de vidéos vues par jour !). En 2006, les majors signent des accords avec le géant, mais le respect des droits d’auteurs n’était toujours pas acquis, le détournement des restrictions étant aisé pour les « youtubers ». Depuis des accords avec la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC, dont la SACEM est membre) en 2010, Youtube reverse