Stendhal, De l’amour, chapitre 2
L’expérience du vécu de la passion
La sensibilité a ceci de caractéristique qu’elle ne se donne pas de façon homogène ou uniforme ; elle est traversée par des états affectifs qui n’épuisent pas le moi qui en est le sujet. Au XVIIème siècle le mot passion renvoyait à l’ensemble de tous les états affectifs, sans vraiment peu de distinction entre eux. La modernité tend au contraire à distinguer les émotions des sentiments et des passions. Ainsi si le …afficher plus de contenu…

La pâle, est aux jasmins, en blancheur, comparable ;
La noire, à faire peur, une brune adorable ;
La maigre, a de la taille, et de la liberté ;
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La grasse, est, dans son port, pleine de majesté ;
La malpropre, sur soi [15] , de peu d’attraits chargée,http://www.toutmoliere.net/acte-2,405470.html#nb15Est mise sous le nom de beauté négligée ;
La géante, paraît une déesse aux yeux ;
La naine, un abrégé des merveilles des cieux ;
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L’orgueilleuse, a le cœur digne d’une couronne ;
La fourbe, a de l’esprit ; la sotte, est toute bonne ;
La trop grande parleuse, est d’agréable humeur ;
Et la muette, garde une honnête …afficher plus de contenu…

Pourtant , il est mieux reconnu, mieux valorisé. Or on sait que la confiance en soi fait souvent défaut à ceux qui sont timorés, paralysés. Aussi être l’objet d’une passion amoureuse peut permettre parfois de s’extérioriser, de davantage oser, de s’assumer. Certes, ce n’est pas général, mais le fait mérite simplement d’être remarqué.
Venons-en maintenant à la seconde cristallisation. Celle-ci qui introduit le doute pour mieux jouir de la perfection de l’objet de la passion, fait apparaître que la passion se plaît et se fortifie également à créer une situation exceptionnelle, un désir quasi inaccessible. De fait, cela signifie qu’il ne peut pas y avoir de passion lorsqu’on se trouve dans une situation facile, ou une