Structure du discours juridique
exorde / préliminaires / soutènements
Exorde est masculin. Il vient du latin exordium, dérivé du verbe exordiri signifiant commencer, amorcer, entreprendre, particulièrement un discours, un exposé ou une communication.
1. Dans l’usage courant, l’exorde est ce qui sert de préambule, de préliminaire à un discours, à un texte, à une déclaration. Dans le langage parlementaire, la déclaration préliminaire, l’introduction qui précède un discours, une intervention, un texte soumis à débat est un exorde. « Ma deuxième remarque préliminaire qui fait partie de mon exorde, monsieur le Président, a trait à la mine de nos amis d’en face. » Par extension, constitue un exorde toute entrée en matière. « Comme il ressort clairement de son exorde, le paragraphe (4) est une disposition disculpatoire. »
En rhétorique, l’exorde du discours oratoire s’oppose à la péroraison; dans cette première partie de son discours, l’orateur annonce son propos, cherche à se concilier son auditoire, à susciter son intérêt et à emporter sa conviction. Exorde admirable,simple, succinct, sobre, vibrant, véhément.
De cette acception, le vocabulaire de la décision judiciaire a retenu ce terme pour désigner aussi bien le début, le prologue, l’introduction des motifs de jugement que l’entrée en matière d’une plaidoirie.
2. Dans la construction des motifs de jugement, dans leur plan, dans leur composition, dans leur ordonnancement, la partie du jugement qui forme le premier des éléments constitutifs des motifs s’appelle l’exorde. Des auteurs l’appellent lespréliminaires. « Les préliminaires sont doubles, relation des faits constants et exposé de l’objet du litige. » Le termesoutènements est toujours au pluriel lorsqu’il désigne, pour les auteurs belges, ce qu’on appelle généralement l’exorde ou lespréliminaires. « On appelle soutènements la partie des motifs qui contient l’exposé des prétentions respectives des plaideurs et