Structures urbaines de la ville médiévale
1. Les structures urbaines
Avec ou sans murailles, la ville a une forme. Cette forme dépend d’abord du site géographique. Il y a des villes de plaines, des villes plates. Mais la plupart des villes recherchent les terrasses, les buttes, les collines. Pour y être à l’abri des inondations, pour se défendre.
Le cœur des villes est parfois tortueux. C'est un dédale de ruelles. Ce désordre vient de l'empreinte féodale souvent fortement marquée sur le sol urbain. Les limites des fiefs et des censives, espace sur lequel un seigneur lève une redevance en argent, le cens, l'expliquent souvent. Mais cet aspect de fouillis ne doit pas tromper. La ville médiévale est ordonnée. Dans trois cas, qui comprennent la plupart des villes françaises, une structure s'impose. Le premier est celui de villes issues d'une cité d'époque romaine. Elles ont un cœur constitué par la ville du Bas-Empire qui a souvent conservé ses murailles. Surtout le croisement de deux axes perpendiculaires est resté visible dans la physionomie urbaine. Ces axes antiques enchâssés dans la ville médiévale sont en général de faible superficie. Toulouse avec 90 ha, Metz avec 70 sont des exceptions, la plupart ont entre 5 et 30 ha. C'est le cas de Bordeaux, Orléans, Reims, Troyes, Nantes, Soissons, Nevers, Beauvais, Autun, Dijon, Tours, Rennes, Bayonne, Toul, Senlis, Périgueux.
Un second cas est celui des villes « d'accession » et des villes nées de noyaux pré-urbains. Un château ou un monastère leur a donné naissance. La ville se développe souvent selon une sorte d'attraction exercée par le château ou le monastère qui occupe, soit une position excentrique par rapport à la ville qui s'étire vers lui ou à partir de lui (Nice, Montluçon par exemple au flanc de collines couronnées par le château, Saint-Denis, Charlieu, Saint-Flour dont les rues convergent vers le monastère originel), parfois avec une ville haute et une ville basse comme à Loches, soit une position centrale par rapport à