Stylistique & sémiotique "quand vous serez bien vieille" ronsard
4435 mots
18 pages
Ce sonnet s'insère dans une œuvre de commande , la reine Catherine de Médicis invitant Ronsard à chanter une de ses dame d'honneur : Hélène de Suggère. Nous nous attendons donc à un éloge de la dame , suivant le scénario pétrarquisant en vogue au XVIème siècle. Cependant, le traitement du portrait , va reposer sur un autre thème traditionnel : la déchéance inévitable imposée par la vieillesse à la dame. Ce poème se rattache alors a une tradition, celle où le dépit de l'amant s'exprime par une forme à la fois sadique et dérisoire de la malédiction, et par la satisfaction ou le souhait de voir la dame vieillie. Un thème traité dans l'antiquité par Horace et par Properce et plus tard par Villon , Desportes ... Nous allons voir comment Ronsard, dans ce sonnet, modifie ces données traditionnelles dans une perspective philosophique. Pour cela, nous regarderons dans un premier temps en quoi Ronsard, s'écarte du portrait traditionnel de la dame, puis nous nous rendrons compte qu'il s'agit d'un double portrait qui met en valeur le poète et sa conception de la poésie, pour enfin constater les aspects didactiques de ce sonnet, qui en font une leçon de morale épicurienne.
I. Un portrait paradoxal :
Nous allons voir que ce sonnet diffère du portrait traditionnel de la dame au XVIème siècle. Nous constaterons pour cela une opposition entre termes mélioratifs et péjoratifs qui nous présente une femme duelle, et cette dualité va être soutenue par un contexte qui stylistiquement met en valeur un sentiment d'ennui, enfin nous verrons que ce sonnet développe un aspect pittoresque qui va l'inscrire dans un espace prosaïque et quotidien.
A. dichotomie du portrait : Opposition entre termes mélioratifs et termes péjoratifs.
En effet, le portrait de la femme, s'éloigne dans ce sonnet du schéma pétrarquiste. Il va ainsi développer un double portrait : entre louange et blâme. Cette dualité se traduit par le déploiement d'une image péjorative ancrée dans un futur encore non