Suffit-il de prendre conscience que nous détermine pour se libérer ?
Se demander si la prise de conscience est la condition suffisante de notre libération à l’égard de ce qui nous détermine, c’est se demander si la prise de conscience est immédiatement libératrice, ou si elle n’est qu’une condition parmi d’autres de notre libération.
A priori, on aurait tendance à se dire qu’il est impossible de se libérer de ce qui nous détermine si nous n’en avons …afficher plus de contenu…
La conscience est la faculté proprement humaine de ne pas seulement agir, penser, parler, mais, en même temps, de savoir que l’on agit, que l’on pense ou que l’on parle. Prendre conscience, c’est donc saisir par la conscience, c’est-à-dire s’apercevoir d’une chose, sans être entièrement immergé dans l’action – c’est, en d’autres termes, avoir la possibilité de se maîtriser.
Ce qui nous détermine, c’est ce qui nous incline à faire une chose plutôt qu’une autre, sans avoir l’impression d’y être contraint. Se libérer, c’est se défaire d’une contrainte, de ce qui pèse sur nous indépendamment de notre …afficher plus de contenu…
Bien entendu Descartes réservait la pensée et l’âme aux seuls êtres humains mais les recherches en éthologie (étude du comportement animale) ont largement mis en cause l’idée cartésienne selon laquelle les animaux ne sont que des machines déterminées tandis que l’homme a un corps dirigée par une âme libre. Les grands singes, les dauphins et les éléphants semblent capables de prendre un point extérieur à eux-mêmes sur leur corps. Autrement dit ces animaux semblent disposer d’une forme de conscience de soi que de nombreux philosophes pensaient réservée à l’Homme seul.
Par ailleurs un chien n’a certes pas une conscience de soi puisqu’il ne se reconnaît pas dans un miroir et donc puisqu’il est incapable de s’envisager de l’extérieur. Mais il a visiblement une conscience d’autrui très élaborée puisqu’il est capable de ressentir dans une certaine mesure