Suisse
Voici deux extraits de livres d'histoire rédigés par Georges André Chevallaz (1915-2002), historien vaudois et Conseiller fédéral de 1973 à 1983. Ces deux extraits portent sur l'attitude de la Suisse durant la Seconde Guerre Mondiale.
« La Suisse ne vécut pas repliée sur sa neutralité. Elle accueillit au cours de la guerre, par dizaines de milliers, des réfugiés civils, politiques, des Israélites et des internés militaires de toutes les nations belligérantes. Elle hébergea notamment de nombreux enfants des pays voisins, expédia des colis dans des régions dévastées. Elle eût pu faire davantage encore; mais le Conseil fédéral jugea bon, pour des raisons économiques – le ravitaillement précaire – et politiques – la pression de nos voisins – de limiter le nombre des réfugiés et d'en refouler à la frontière.
La Croix-Rouge poursuivit sa mission dans les pays en guerre, ravitaillant, veillant sur les blessés et les prisonniers, s'efforçant d'atténuer les souffrances des populations.
Le Comité International de la Croix-Rouge, bénéficiant d'une aide essentielle de la Confédération, mais agissant en toute indépendance dans le cadre des Conventions de Genève, s'est occupé, durant la guerre de 7 millions de prisonniers de guerre, de 175'000 internés civils. Ses délégués ont effectué plus de 5'000 visites de camps. Il a répondu à 600'000 demandes d'enquêtes concernant prisonniers et internés civils, acheminé plus de 33 millions de colis pour une valeur de 3 milliards de francs suisses, transporté par bateau, souvent sous pavillon suisse, pLus de 400'000 tonnes de marchandises.
Par ailleurs, le Conseil fédéral fut chargé d'assurer la protection des intérêts, dans les Etats du camp adverse, de plusieurs puissances engagées dans le conflit. »
G.-A. Chevallaz, Histoire générale, vol. IV, Payot, Lausanne, 1991, p. 254[1]
« L'encerclement de la Suisse, la précarité de son ravitaillement, l'impossibilité de transférer les réfugiés vers un pays