Sujet dissertation : dans un roman ou une pièce de théâtre, est-ce que le fait de montrer les faiblesses d’un personnage conduit nécessairement le lecteur à le mépriser ?
De tout temps, dans les tragédies, et plus particulièrement au XIXème siècle grâce aux mouvements littéraire du réalisme et celui du naturalisme, certains personnages apparaissent, dans un roman ou une pièce de théâtre, tels qu’ils seraient s’ils existaient dans la réalité, avec leurs qualités et leurs défauts. On peut donc se demander si le fait de montrer les faiblesses de ces personnages conduit nécessairement le lecteur à les mépriser. En d’autres termes, le fait d’insister particulièrement sur les faiblesses d’un personnage oblige-t-il le lecteur à ne pas apprécier ce dernier au point de le trouver méprisable, voire parfois détestable ? Dans un premier temps, on se demandera pourquoi, le fait de montrer les faiblesses d’un personnage peut le rendre méprisable, puis, pourquoi, au contraire, ses faiblesses peuvent le rendre plus attachant ou véritable.
Souvent le fait de montrer les faiblesses d’un personnage peut le rendre méprisable. En effet, il est particulièrement difficile d’aimer ou d’admirer quelqu’un pour ses défauts. Dans Pierre et Jean, Maupassant nous dépeint le portrait de M. Roland d’une façon très dure ; il est grossier, laid, mal proportionné, n’a pas la moindre influence sur sa famille en tant que père de famille et est tellement naïf qu’il n’a pas compris que Jean, qui lui est si peu ressemblant, n’était pas son fils. Maupassant insiste sur ses défauts sans nous révéler une seule petite qualité, ce qui fait de ce personnage quelqu’un de méprisable à cause de ses faiblesses. Mais il y a aussi des personnages qui ont tant de défauts qu’ils font souffrir leur entourage, et le lecteur prend alors partie pour la famille du personnage, c’est le cas de M. de Mortsauf, dans Le Lys de la Vallée de Balzac. Son onomastique désigne très bien le caractère de cet homme