Summu jus summa injuria

2561 mots 11 pages
En quel sens peut-on dire « summum jus, summa injuria » ?
La justice est symboliquement représentée par une femme, les yeux bandés, tenant deux instruments : d’un côté le glaive, de l’autre la balance. Le glaive exprime le pouvoir exécutoire de la justice, sa capacité à trancher et donc, à punir. La balance en revanche indique que la justice est le résultat d’une mesure et que toute décision doit être la conséquence d’une délibération. La représentation traditionnelle de la justice met donc en évidence le paradoxe qu’elle doit assumer : il lui faut juger, quelques soient les hésitations ou les doutes qui auront affecté la prise de décision, de la manière la plus mesurée possible.
Cet exemple éclaire la phrase de Cicéron « Summum Jus, summa injuria » (à justice excessive, injustice excessive) : en effet, le tranchant du glaive ne doit pas l’emporter sur l’équilibre de la balance mais n’est-il pas contradictoire de parler de « justice excessive » ? Peut-on être trop juste ? Il est probable qu’on ne l’est jamais assez et que ce que l’on nomme un excès de justice n’est, en réalité, qu’un abus de pouvoir. Le sujet invite à distinguer loi et sa rigueur de la justice et à les confronter l’une à l’autre.

Summum jus : une justice aveugle par opposition à une justice humaine)

L’opinion connaît et dénonce l’extrême rigueur de la justice légale et s’en méfie : ne vaut-il pas mieux parfois régler ses problèmes soi-même plutôt que de se livrer à une institution complexe et tatillonne ? Que de fois n’a-t-on pas vu en effet l’innocent condamné par suite d’erreurs de procédure ou le coupable libéré pour les mêmes raisons ? Se plaindre d’une justice excessive c’est donc dénoncer l’inhumanité des institutions qui traitent indifféremment chacun et doivent composer avec la multitude des affaires et la pénurie des moyens. Ainsi s’entend l’expression cicéronienne, opposant l’institution judiciaire aux exigences de la morale, le légal au légitime. De là, dans toute société, le

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