surréalisme
Ce mouvement, d'abord poétique, s'élargit, au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918), en un vaste mouvement de contestation globale, qui vise à subvertir non seulement les formes artist iques, mais aussi les assises intellectuelles et morales de la société moderne. Le surréalisme constitue, après la révolution de la peinture cubiste et de l'art abstrait dans les années 1910, la seconde naissance de l'art moderne.
Quels phénomènes préludent à la naissance du surréalisme ?
Les premiers travaux de Sigmund Freud paraissent au début du xxe siècle, mettant l'accent sur l'inconscient, les pulsions, et les conflits avec la morale qui en résultent.
Mais c'est véritablement la Première Guerre mondiale qui constitue le séisme majeur : après avoir causé plus de huit millions de morts, la « grande boucherie » laisse à la jeunesse de l'époque le sentiment d'un gâchis irréparable et absurde.
Le surréalisme naît de ces différents événements. Par ses thèmes, il renoue d'une certaine façon avec le romantisme des années 1830 : la jeunesse s'insurge contre les valeurs d'une société faisandée, elle lie son désir de vivre à la quête de la poésie, elle conteste la valeur de la raison. Mais la révolte surréaliste est bien plus radicale que celle des romantiques : sa violence est celle de l'époque et son but affiché est de faire éclater toutes les formes pour libérer les forces vives de la pensée et du désir.
Le mouvement se prolonge et s'accomplit ensuite par le rassemblement, autour d'André Breton et de la revue Littérature, du premier groupe surréaliste : des poètes comme Aragon, Soupault, Desnos, Éluard ; des peintres comme Max Ernst, Picabia, bientôt suivis de Dali et Chirico ; des cinéastes, enfin, comme Buñuel ou René Clair.
Quelles tâches s'assigne le mouvement surréaliste ?
La publication en 1919 des Champs Magnétiques par Soupault et Breton, puis du Manifeste du surréalisme(Breton, 1924), assigne au mouvement la tâche d'explorer