Syntaxe
1.Syntaxe, modes de production et cohérence
On aimerait en finir avec l’idée que la syntaxe de l’oral serait incohérente. On ne peut pas faire porter sur l’ensemble de la langue parlée les caractères d’incohérence typiques de certaines situations comme celle des conversations à bâtons rompus.
Les ‘bribes’, hésitations, répétitions amorces ou corrections, si caractéristiques de la mise en place des discours, ne sont pas la syntaxe de la langue. Ce sont des propriétés, fort intéressantes à étudier, des modes de production de la langue parlée.
Il est d’autant plus nécessaire de limiter la notion d’incohérence grammaticale du discours ordinaire, qu’on en a besoin pour décrire les perturbations pathologique du langage où les spécialistes voient de l’agrammatisme.
Loin d’être des obstacles qu’il faudrait sipprimer pour accéder à l’analyse, les modes de production de la langue parlée sont de précieuses indications sur la stucturation syntaxique. On peut en effet voir functionner, à travers les hésitations et retouches que font régulièrement les locuteurs, certains processus généraux de fabrication des syntagmes.
L’analyse permet donc d’entrevoir, par-delà les apparentes incohérences des hésitations et retouches, dues aux modes de production spécifiques de la langue parlée, des traces de l’émergence de la syntaxe dans les discours.
2. Innovations
Une fois mise en place des procédures pour rendre compte des modes de production de l’oral, on s’aperçoit que les instruments utilisés pour la syntaxe de l’écrit conviennent parfaitement à celle de l’oral, à condition de prévoir une grande souplesse d’articulation dans le domaine des relations entre lexique et grammaire, où se font la plus grande partie des innovations.
L’innovation n’est pas dans la construction syntaxique, bien attéstée par ailleurs, mais dans le lexique dans lequel elle s’applique.
La langue parlée des conversations en fait un grand usage, en étendant le champ d’application de la