Synthese baroque
« Le Baroque est au centre d’un complexe dans lequel l’impossibilité d’atteindre à l’être est compensée par une immersion dans la fluidité de l’existence, où tout s’écoule et se métamorphose et par les illusions spectaculaires de l’apparence, qui font de la vie une scène de théâtre. »
[ Jorge Luis Borgès ]
Le mouvement baroque se répand dans toute l'Europe au début du XVIIe. Refusant de se plier à une doctrine, l'artiste baroque revendique son indépendance, se livre aux élans de son imagination, adore étonner par sa virtuosité.
I- La notion de « baroque »
Le terme « baroque » provient du portugais barroco et désigne à l'origine les perles de forme imparfaite. Au XVIIe siècle, ce terme est péjoratif car il qualifie tout ce qui est bizarre, hors des normes. Depuis le XXe siècle, les historiens de l'art appellent « baroques » les œuvres d'art du XVIIe siècle caractérisées par des thèmes comme l'illusion, la métamorphose, les courbes, le foisonnement du décor, l'ouverture sur l'infini. C'est récemment que le terme « baroque » a été adopté par l'histoire littéraire. En littérature, les œuvres des écrivains baroques se singularisent par leur fascination pour le changement, le mouvement, l'instabilité des choses. L'ostentation et la mort sont aussi des thèmes récurrents propres au baroque.
II- Histoire du baroque
A la fin du XVIème, l’art de la Renaissance a pris en Italie, et notamment à Rome et à Florence, une tournure nouvelle depuis déjà plus de cinquante ans : le maniérisme. Tandis que la Renaissance plaçait l’homme au centre de ses préoccupations, le maniérisme glisse vers le sujet, l’individu et cherche à créer des formes nouvelles. Cette tendance est largement reprise et amplifiée par le baroque. Les idées, les pensées, les représentations ont en effet été fortement altérées depuis le début du siècle : la vision d’un monde fini et géocentrique a été mise à mal par Copernic tandis que Luther et la Réforme ont brisé l’unité de