Mumford, la cité à travers l'histoire, critique
MUMFORD, Lewis, « Avènement du style baroque » in La cité à travers l’Histoire, Paris : Seuil, 1964, (éd. originale américaine 1961, traduit de l’américain par Guy et Gérard Durand), pp. 438-475.
La cité à travers l’histoire a été écrit en 1961 par Lewis Mumford, un historien sans formation académique, qui est aussi philosophe de la technologie et de l’urbanisme, critique littéraire et humaniste engagé. Il s’agit d’un long texte abordant l’histoire de la cité sur une très longue durée. Sa vaste fresque sur le développement de l’urbanisme est en effet écrite dans un style littéraire plutôt engageant, mais son fil argumentatif manque de clarté. Par ailleurs, l’auteur utilise une terminologie aujourd’hui quelque peu dépassée. Tout ceci en fait un texte d’abord relativement difficile, mais qui ne perd pas pour autant sa valeur historique.
En comparant le chapitre XII, « Avènement du style baroque » avec un extrait de l’ouvrage La ville moderne d’Olivier Zeller1, traitant du même sujet, mais écrit en 2003, il faut remarquer les différentes méthodes d’approche du sujet. Alors que Mumford mélange les types d’approche, axant principalement ses propos sur une étude culturelle et politique, Zeller de son côté préfère une analyse plus restreinte, de type démographique et économique. La différence se situe aussi dans le type de ville étudiée. Mumford limite sa réflexion aux très grandes villes, considérant simplement que les villes de moindre importance sont sous leur influence. Zeller est plus objectif dans son approche en prenant en considération toutes les villes dans un plus vaste rayon, même les plus petites. Deux perspectives historiques différentes s’opposent ainsi, issues d’époques et de contextes différents.
Mumford, moins rigoureux, concentre davantage sa réflexion sur l’homme en société, tandis que Zeller appuie son interprétation par un appareil scientifique conséquent, mais laissant quelque peu le microcosme